LE SÁPMI ET LES SAMIS
Passage éclair à Tankavaara
Notre première escale de 3 nuits… va être écourtée
Après de longues heures sur la route nous voici à Tankavaara, Philippe avait repéré un Parc National et trépignait un peu (pas beaucoup de photos jusqu’à maintenant). malgré cela nous nous réjouissons une petite pause ne fera pas de mal.
C’est à ce moment précis que je me dis « un petit coup d’œil dans les guides touristiques n’aurait pas été du luxe », en effet notre lieu de villégiature n’est pas très actif en cette saison… le parc tant convoité est fermé:(
Nous posons tout de même nos valises dans le chalet réservé… et la encore grosse déception nous ne nous y sentons pas bien du tout, même le sauna qui nous ferait tant de bien au corps et à l’âme est inaccessible s’en est trop, je sens la déprime arriver.
Ne nous laissons pas abattre il y a s’en doute quelques photos à faire !
Lever les yeux au ciel !
Pas de doute… il va falloir changer nos plans, demain direction Inari pour 2 nuits.
Petite consolation pour moi… le ciel de Tankavaara nous offre une belle aurore boréale, la première de ce voyage. Mes photos sont de qualité plus que moyenne, je ne suis pas encore prête à mettre le pied dans la valise (il me faut laisser une marge de poids, car monsieur à toujours quelque chose à ramener):D
En route pour Inari
LE SÁPMI ET LES SAMIS
Inari siège du Parlement Sami, une institution autonome.
L’occasion pour moi de vous parler un peu de ce peuple…
Tout d’abord pourquoi Samis ou Sames ?
Souvent nommé lapon, mais les membres préfèrent le nom sámi , qu’il utilise pour se désigner. La tradition finno-ougriste française (neuf dialectes) utilise le terme « Same ». L’aspect dénigrant de la racine « Lapp » signifie porteur de haillons en suédois, ce qui explique que ce nom ait été délaissé.
Leur origine remonte à plus de 4 000 ans. C’est le dernier peuple indigène d’Europe.
La population sami est d’environ 80 à 100 000 personnes et est répartie comme suit :
- 50 à 65 000 environ vivent en Norvège
- 20 à 35 000 environ en Suède
- 8 000 en Finlande
- 2 000 en Russie
Les Samis ont beau vivre dans quatre pays différents, ils sont un seul peuple avec une même histoire vieille de plus de dix mille ans.
Ils appellent leurs terres ancestrales Sápmi. Les activités traditionnelles des Sames étaient autrefois la pêche et l’élevage de rennes, mais aujourd’hui, seule une minorité des 85 000 Sames en vit encore.
A l’origine les sames étaient chasseurs et pêcheurs. Ils entretenaient un lien très fort avec la nature, et leur mode de vie était en corrélation étroite avec ces hautes latitudes boréales.
Au fil de l’Histoire, ils ont fait face à l’avènement des frontières, à la christianisation forcée, et à la colonisation. Aujourd’hui, ils luttent pour leur terre, pour leurs droits, et pour préserver et développer leur culture.
Ils ont encore de nos jours, à faire face à la discrimination raciale et aux insultes.
Après des années de quasi silence, les Samis brisent la glace depuis vingt ans en réinvestissant leurs traditions.
Au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, la culture sami connut une régénérescence grâce à l’initiative de la communauté sami elle-même, qui demanda et obtint de se voir reconnaître le statut de nation à part entière au milieu de l’ensemble des habitants.
Les Sames ont en Suède, en Norvège et en Finlande (mais pas en Russie) le droit de vote dans les parlements sames, des organisations gouvernementales mises en place par les gouvernements des trois États fenno-scandinaves qui visent à faire remonter les revendications des communautés sames. Les membres de ces parlements sont démocratiquement élus par les Sames.
Le drapeau sami
Il fut adopté en 1986. Il est commun aux 4 pays.
Les 4 couleurs du drapeau représentent les symboles de survie des sami :
- le vert, relatif aux plantes et à la nature.
- le bleu, couleur de l’eau, élixir de vie.
- le jaune, pour le soleil, qui permet la vie à long terme.
- le rouge, pour le feu, symbole de la chaleur et de l’amour.
La partie rouge de l’anneau représente le soleil, et la partie bleue la lune.
Cet anneau est le symbole de la spiritualité qui relie ces 4 éléments.
Au fil des saisons
Le peuple Sami compte huit saisons au lieu de quatre, en raison des nombreuses variantes du climat dans cette région.
Ils suivent les cycles de vie des rennes.
La première saison, Printemps-Hiver, se situe entre l’hiver et le printemps, soit de début mars à fin avril, lorsque les jours commencent enfin à s’allonger. Puis vient le Printemps, lorsque les rennes vont dans les montagnes pour donner naissance à leurs petits. Ensuite vient le Pré-été, suivi de l’Eté avec le soleil de minuit. Les premiers signes de l’automne apparaissent en août, c’est le Pré-automne, et s’accentuent en septembre et octobre pour former l’Automne . Au début de l’hiver (Pré-hiver) les jours raccourcissent, avant la dernière saison et de loin la plus longue, l’Hiver, où le soleil ne se lève plus !
La culture sami
Elle en pleine renaissance depuis plusieurs dizaines d’années.
Elle se remarque, entre autre, au travers des costumes, de l’art, de l’artisanat, de la nourriture.
Le renne est au coeur de la culture sami.
Le costume
Contrairement aux idées occidentales bien trop répandues, le costume traditionnel n’est pas une toilette folklorique pour faire plaisir aux touristes.
Le costume est un symbole important de l’identité sami. Les couleurs dominantes sont le vert, le rouge, le bleu et le jaune. Les costumes sont différents selon les régions du Sápmi, et selon le sexe de la personne qui le porte. D’autres critères différentiels sont aussi représentés.
Le Duodji
L’appellation de l’artisanat sami, il inclue aussi bien l’art populaire que les objets artisanaux.
Duodji signifie aussi que l’on utilise des matériaux comme les peaux, la fourrure, le bois et ses racines, des bois de cervidés ou os pour fabriquer des objets.
L’art et l’artisanat, « duodji » en same du nord, sont une part centrale de l’identité sami. Les sames travaillent les bois de renne, l’os, le bois, la peau, l’étain, le cuivre, l’argent.
Très doués pour la créativité, leurs oeuvres, taillées, cousues, gravées, sculptées à la main, sont remarquables. Les couteaux, gravés à la main, sont des modèles d’art. (Ça tombe bien… nous en avons quelques uns;)
Et la musique dans tout çà !
Le joik est le chant traditionnel du peuple sami. Issus des traditions chamaniques, exécuté a cappella, parfois accompagné du tambour traditionnel, le joik est d’abord un chant à vocation spirituelle avant de devenir un mode d’expression du peuple sami à la fin du xxe siècle.
Un joik a pour fonction de décrire l’essence d’une personne, d’un lieu ou d’un animal. Ainsi, chaque homme ou femme sami possède sa mélodie qui est en quelque sorte son « portrait musical ». Une véritable tradition vivante.
Pour en découvrir quelques sonorités un extrait tiré de l’excellente série « Jour Polaire », interprété par Maxida Märak également actrice dans la série.
La cuisine
Beaucoup de forêts donc beaucoup de baies (camarine, airelle, sorbe, baie d’argousier, fraise), champignons et même des escargots !
Le renne bien sûr est mangé sous toutes ses formes.
Les légumes soit en purée soit sous forme de pickles (un peu trop sucré à mon goût).
Le poisson en soupe ou sous bien d’autres formes. Retrouver ici ma recette de poisson.
Et produisent une sucrerie dont je raffole la réglisse salée.
Nous n’avons pas tout gouté donc si vous voulez en savoir plus je vous propose de vous rendre sur cette page.
J’espère que vous en avez appris un peu plus sur ce peuple hors du commun, pour ma part chercher ces informations et lire leur histoire m’a permis de comprendre l’arrogance et la défiance que j’ai pu ressentir au contact de certains (essentiellement les hommes).
Expérience gustative
Inari en fût une pour moi !
Pas toujours facile de savoir ce que l’on va manger quand on voyage.;)
Parce que je suis téméraire je commande le Coeur de renne fumé, légumes anciens marinés, baie de genévrier yaourt au raifort et lichen.
Bon comment dire, une écume rose recouvre des cubes que je pense être de la betterave… mais non c’est le cœur de renne, ça semble cru et ça en a la consistance sous la dent, les pickles qui accompagnent me semblent très sucrés le contraste est assez détonant:)
Et le lichen je le mange ou pas ?
Philippe sera un peu plus frileux et se contentera de Crêpes aux champignons des bois, salade.
Nous avons posé nos valises pour 2 nuits à l’hôtel Kultahovi, Situation parfaite près des rapides Juutuanjoki, des chambres confortables et un personnel absolument charmant. Cet hôtel à la particularité d’avoir un système de caméra orientée vers le ciel permettant d’observer depuis la chambre ou la salle de restaurant l’apparition des aurores boréales… et en voilà une qui s’annonce (ouf je vais pouvoir quitter la table car je ne suis pas sûre de finir mon assiette;D)… Demain je me contente du dessert !
Appelez moi Zébulon !
Cette soirée fût mémorable, le ciel tout entier c’est transformé en un gigantesque ballet de lumières, de grandes draperies ondulantes se dessinent autour de nous, je saute, je tourne, j’interpelle Philippe qui tente de se concentrer sur son objectif, mon doigt est scotché au déclencheur… il fait froid mais tant pis, nous nous réchaufferons plus tard devant la cheminée avec un bon Choco Mint;)
Pour des images en grand c’est sur naturephotographie !
Une nouvelle journée se profile
Avant de prendre la route, un bon petit déjeuné… ce matin je reste en terrain connu;)
Notre séjour à Inari touche à sa fin… mais qu’elle était bonne l’idée de nous poser par ici.
Je pense que je vais me (re)plonger d’ici peu, dans des lectures qui m’en apprendront plus sur ce peuple si particulier.
J’ai été un peu bavarde tout au long de ce billet… je vous relaterai donc la fin de notre voyage dans une prochaine publication.
Merci pour votre visite.
Christine